Introduction
« Les transparences, je les connais depuis longtemps. L’important, avec elles, c’est de garder le mystère… Je pense avoir fait le maximum pour l’émancipation des femmes. J’ai créé des vêtements qui entrent tout à fait à leur aise dans le XXIe siècle. »
La transparence, lorsqu’elle est portée, est rarement intégrale : elle est, en théorie, incompatible avec la fonction même du vêtement, censé revêtir le corps, le dissimuler ou le protéger. Attiré par cette contradiction, et par la puissance suggestive de la transparence, Yves SAINT LAURENT s’empare, dès les années 1960, de matières comme la mousseline, la dentelle ou le tulle. Tel un leitmotiv, la transparence revient régulièrement, pendant ses quarante années de création, parfois associée à des broderies ou des tissus opaques. Avec audace, il réconcilie les antagonismes et permet aux femmes d’affirmer leur corps avec puissance, non sans fierté et insolence.
S’appuyant sur le pouvoir des matières, cette exposition, deuxième chapitre d’un récit entamé l’été dernier à la Cité de la dentelle et de la mode de Calais, entend explorer le regard d’Yves SAINT LAURENT au plus près de ses liens au corps et à la nudité revisitée. Parmi la quarantaine de pièces textiles présentées se retrouvent des créations iconiques de l’histoire de la révélation du corps féminin chez Yves SAINT LAURENT, telles que la première blouse seins nus du printemps-été 1968 ou la robe ceinturée de plumes de la collection suivante, de même que des pièces plus inédites, pour certaines issues des collections SAINT LAURENT rive gauche. En regard, des éléments essentiels du processus créatif sont proposés : croquis, patrons sur calque, photographies, ainsi que des accessoires (chapeaux, bijoux, chaussures…) et une série de dessins d’Yves SAINT LAURENT marqués par les peintures de Goya.
Plusieurs œuvres modernes et contemporaines – des dessins d’Anne Bourse, des photographies de Man Ray, un film des frères Lumière et une peinture de Francis Picabia – ponctuent aussi le parcours.
L’exposition, articulée en cinq sections, rend visible la poésie artistique et sensible d’Yves SAINT LAURENT : sa rébellion créative contre les interdits mouvants de la société reste plus que jamais inspirante aujourd’hui.
Jeanloup Sieff (1933-2000)
Portrait nu d’Yves Saint Laurent, 1971
Tirage gélatino-argentique sur papier baryté
Jeanloup Sieff est un photographe français connu pour ses portraits en noir et blanc. Il a photographié à de nombreuses reprises Yves SAINT LAURENT. Son portrait le plus audacieux est sans doute celui où le couturier apparaît nu. Il a été réalisé en 1971 pour la campagne publicitaire de l’eau de toilette Pour homme.
C’est la première fois qu’un créateur de mode pose pour la promotion d’un parfum. Poser nu fut l’occasion pour Yves SAINT LAURENT de déclarer avec provocation : « Je suis prêt à tout pour me vendre. » Cette image, d’abord vue comme scandaleuse, est aujourd’hui devenue emblématique de l’œuvre d’Yves SAINT LAURENT.
Jeanloup Sieff est un photographe français connu pour ses portraits en noir et blanc. Il a photographié à de nombreuses reprises Yves SAINT LAURENT. Son portrait le plus audacieux est sans doute celui où le couturier apparaît nu. Il a été réalisé en 1971 pour la campagne publicitaire de l’eau de toilette Pour homme.
C’est la première fois qu’un créateur de mode pose pour la promotion d’un parfum. Poser nu fut l’occasion pour Yves SAINT LAURENT de déclarer avec provocation : « Je suis prêt à tout pour me vendre. » Cette image, d’abord vue comme scandaleuse, est aujourd’hui devenue emblématique de l’œuvre d’Yves SAINT LAURENT.